(Re)Donner de la vie à votre couple? C'est parfois plus simple que de partir à Hawaï !

Régulièrement, dans mon cabinet, des personnes se plaignent qu'il n'y a plus de fantaisie dans leur couple

ce qui pétillait hier, est devenu plat et morose. L'ennui a succédé aux surprises et à la découverte éblouie de l'autre. Et parfois, ce qui était léger est devenu un poids.

Que s'est-il passé?

On a oublié ce que les débuts de notre couple nous avait fait toucher du doigt :

le plus passionnant des voyages,

et le plus propre à répondre à nos grands désirs,

est de découvrir l'intériorité d'un être humain, aimé, de surcroît!,

et d'échanger nos intimités respectives,

comme on s'appliquerait à explorer deux nouveaux continents.

C'est dans cet échange que réside le grand privilège du couple : entrer dans une connaissance unique et réciproque l'un de l'autre, mais aussi dans une nouvelle connaissance de soi même grâce à ce regard bienveillant qu'un autre pose sur moi-même.

Il est possible de retrouver la curiosité de l'autre, la joie, l'enthousiasme des débuts.

Pour cela, cherchons à retrouver ce regard qui sait voir le meilleur de l'autre.

Alors, comment retrouver ce regard accueillant et amical sur son conjoint?

Et puis, comment s'offrir mutuellement ce qui nous habite?

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COMMENCONS PAR NOUS REGARDER SE REGARDER, POURQUOI ? Parce que le regard est la fenêtre de notre monde intérieur. Echanger nos mondes intérieurs, c’est retisser le lien. Car pour s’aimer, il faut se connaître. Dans les yeux de mon partenaire, je vois les émotions qui l’habitent maintenant et ici. Sur son visage, je vois d’infimes expressions qui disent ce qu’il ressent. Les accueillir, c’est l’accueillir tout entier. Tel qu’il est. Le connaître. Donc, c’est l’aimer. Je peux voir, et donc désamorcer ses éventuelles blessures de rejet, d’abandon, d’insécurité, de trahison, d’humiliation que j’aurais réactivées sans le vouloir. Et donc, enrayer les réactions de défense que je provoque chez lui bien malgré moi et qui conduisent à l’affrontement. Me laisser regarder, c’est accepter de lui ouvrir mon intime ; s’abandonner dans la confiance. Le laisser me connaître. Le laisser m’aimer. Se regarder permet d’accueillir et de m’abandonner : de recevoir et de donner.

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CONCRETEMENT, COMMENT FAIRE?

· Asseyons-nous face à face, tout près, en se touchant. Notre cerveau commence alors à fabriquer l’ocytocine, hormone dite de l‘attachement. · Regardons-nous en silence : progressivement chacun entre dans le cœur de l’autre. Les barrières tombent. Les apparences aussi. · Echangeons : qu’est-ce que tu as ressenti ? Qu’est ce que tu as vu ? · ET…ne pas interrompre. Le laisser dire jusqu’au bout sans commentaire.

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JE N’Y ARRIVE PAS ! Ça, c’est intéressant ! Cet obstacle va me parler de moi. Qu’est ce qui m’empêche de regarder mon partenaire dans ce qu’il est vraiment ? Qu’est ce qui m’empêche d’être regardé.e dans mon intime ? Quelque chose me menace ? Quoi ?

Pour vous encourager à vous regarder, allez voir cette bouleversante expérience :

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PENSONS A NOUS REMERCIER SE REMERCIER ? POURQUOI ? Bien souvent nous focalisons sur ce qui ne fonctionne pas très bien dans notre couple. Nous posons sur notre couple un regard chaussé de lunettes noires.

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MAIS POURQUOI CETTE TENDANCE A SE FOCALISER SUR LES ECHECS ?

.La difficulté à reproduire le modèle familial si cher à mes yeux : mes parents ne se disputaient jamais devant moi. Toute faille à reproduire ce modèle peut être vécu comme un naufrage. · Au contraire, la crainte de reproduire ce modèle : mon père râlait tout le temps. Si mon conjoint râle, non seulement il attaque mon désir d’écarter le modèle parental, mais il peut réactiver une blessure de rejet. · L’omniprésente injonction au bonheur dans notre société, et à l’épanouissement personnel dans le couple : vivre une crise de couple est difficile à évoquer avec ses amis. Cela nuit à la prise de recul. C’est tout de suite un constat d’échec d’autant plus douloureux qu’il est caché. · L’angélisme : le couple en crise se pense très vite en échec. Or, la crise est une opportunité pour progresser dans la relation.

La tendance à se comparer aux autres, qui paraissent souvent plus heureux que nous. La comparaison conduit au découragement

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REMERCIER RESSOURCE LE COUPLE

Remercier permet de rechercher ce qui ressource, au lieu d’être centré sur ce qui dysfonctionne. Déjà, quand nous sourions, même si le cœur n’est pas en fête, le cerveau reçoit le message que nous allons bien. Les signaux positifs du corps influent sur la sphère psychique.

Alors, combien plus nous changeons de regard sur la relation quand nous prenons la décision de nous mettre face à la vie réelle plutôt que...

· La réaction à un modèle familial · La soumission à un modèle sociétal · Le fantasme du couple parfait

. L'illusion du couple voisin exemplaire

Remercier valorise le conjoint pour ce qu’il a fait (« Merci de m’avoir donné un coup de main. On est allé plus vite à deux ! ») ou pour ce qu’il est (« Merci pour ta générosité envers les autres ; elle m’ouvre et m’empêche de me replier sur moi-même »)

Remercier valorise celui qui remercie car il reconnaît les qualités de son partenaire. Or, être aimé.e par une personne de valeur est plus gratifiant que par une personne à qui l’on a maints reproches à faire.

En conclusion, remercier revalorise chaque membre du couple et la relation en elle-même. La relation étant la 3ième personne du couple, à soigner au même titre que les deux autres.

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CONCRETEMENT, COMMENT FAIRE ? Il faut s’exercer pour que la gratitude devienne une habitude, et pour certains, libérer la spontanéité ! Savoir reconnaître les richesses intérieures du conjoint demande aussi d’arrêter son regard sur lui. De nombreux auteurs recommandent de prendre en fin de journée le temps de remercier pour quelques points précis. On peut aussi la débuter en réfléchissant à la façon dont l’autre a été cause de joie hier. Et le lui transmettre par post-it ou SMS. Quel magnifique carburant pour la journée !

DEMANDONS PARDON La demande de pardon est une antidote à l'amertume et à la rancœur qui peuvent s'accumuler dans le couple et causer éloignement affectif et sentiments d'hostilité.

Quand une simple remarque anodine provoque soudain la colère, il s'agit parfois d'une blessure ancienne causée par le conjoint non cicatrisée, qui aurait pu l'être avec une demande de pardon.

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POURQUOI DEMANDER PARDON?

Parce que cela signifie que…

Vous avez été capable de voir la tristesse, la peur ou la colère de votre partenaire.
Vous regrettez d'en être la cause, et ce, même involontairement.

Non seulement vous êtes attentif à sa peine, mais vous le restaurez dans l'éventuelle blessure d'abandon ou de rejet tapie au fond de lui qui a pu ressurgir à la faveur de votre accrochage. En effet, bien des fois, et sans le vouloir, vous appuyez chez votre partenaire "là où ça fait mal", ce qui est douloureux à deux titres : non seulement il (elle) ne reçoit pas de vous, la personne aimée, le surcroît d'attention et de délicatesse qu'elle attendrait de vous (et vous êtes responsable de ce manque d'attention), mais vos remarques ou vos reproches, comme par hasard, l'atteignent dans ce qu'elle a de déjà blessé en elle, dans ce qu'elle a de sensible et qui remonte à plus loin (ce qui n'est donc pas de votre fait).

En lui demandant pardon, à la fois vous montrez que vous êtes attentif à ce qu'elle ressent, à votre part de responsabilité, et à la fois vous la validez dans ses blessures plus ancienne : elle a le droit d'être blessée et vous la comprenez. L'effet est immédiat : tristesse, peur, colère s'effacent.

Lucas qui est sensible à l'harmonie, supporte difficilement le désordre de la maison. Il en fait le reproche à Léa sur un ton excédé : "J'en ai raz le bol de ce foutoire, quand est ce que tu vas ranger?". Léa réagit très mal : " Tu n'as pas à me parler comme ça, je ne suis pas ta servante!". Cette remarque a réactivé chez elle ce qu'il y a de blessé dans sa féminité et qui vient de la façon autoritaire et humiliante dont son père s'adressait à sa mère quand elle était enfant. Chacun vient heurter de front les besoins légitimes de l'autre : le besoin d'harmonie de Lucas et le besoin de respect de Léa. Le risque est que chacun s'en tienne là après s'être retiré un temps dans sa coquille et n'en reparle plus de crainte de s'accrocher de nouveau. Les besoins n'auront pas été entendus donc pas pris en compte : l'acide de amertume, de la tristesse, de la rancœur ont toutes les chances d'attaquer la relation de façon souterraine.

Que faire? Lucas ne peut pas deviner ce qu'il a réveillé chez Léa. Elle même n'a peut être même pas fait le lien : ne peut donc pas lui expliquer sa réaction agressive. Mais chacun peut prendre en compte la réaction de l'autre :

Lucas : "Je te demande pardon de la manière dont je t'ai parlé. Je ne voulais pas te blesser"

Léa : "Je te pardonne. Qu'est ce que tu proposes pour que la maison soit plus en ordre?"

Vous avez pris sur vous la faute qui vous incombe. D'une part vous rétablissez la justice. D'autre part, vous ôtez la culpabilité que vous faisiez porter à votre conjoint par votre attitude, et ce, même si vous étiez dans votre tort. Par exemple, si vous vous mettez en colère de façon disproportionnée parce qu'il a oublié d'acheter du pain, il va garder un sentiment de malaise, de culpabilité alors même que vous êtes en faute d'avoir laissé déborder votre colère. Mais avec la demande de pardon, malaise et culpabilité disparaissent.

Vous vous placez dans une position d'humilité en reconnaissant que vous n'auriez pas dû agir ainsi. Vous reconnaissez vos limites.

Cette attitude est particulièrement précieuse, car, bien souvent, les difficultés de couple proviennent d'une volonté destructrice d'avoir toujours raison. C'est la lutte de pouvoir. Cette lutte de pouvoir produit des fruits amers destinés à se protéger de l'autre : la dureté, la méfiance, l'autre étant perçu finalement comme un manipulateur qui cherche à dominer.

Demander pardon d'avoir blessé remet l'offenseur à sa juste place, dans sa réalité d'être faillible.

Il faut bien du courage pour admettre ainsi ses imperfections, mais on réintroduit la douceur et la tendresse dans la relation, la proximité de coeur. Dureté et méfiance se dissipent.

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CONCRETEMENT, COMMENT FAIRE?

demander pardon commence par une démarche intérieure ; on demande pardon parce qu'on regrette d'avoir blessé son partenaire et qu'on désire rétablir la relation de couple.

Au départ, il y a le désir de renouer la relation.

Et non parce qu'on veut avoir la paix, ou parce qu'on attend que l'autre fasse de même, ou, pire, par crainte de représailles. Sans quoi votre partenaire pourra avoir l'impression que votre démarche est précipitée, artificielle ou peu sincère. Elle sonnera faux.

La personne blessée peut avoir besoin d'entendre certaines paroles pour être consolée.

+ des paroles exprimant votre regret : "je n'aurais jamais du te parler comme ça. Je le regrette. Je ne pensais pas ce que j'ai dit..."C'est la base de la demande de pardon.

+ des paroles traduisant la conscience de votre responsabilité : on ne se justifie pas comme l'enfant qui a peur d'être puni (je m'excuse de ne pas t'avoir offert de fleurs pour ton anniversaire, mais...les fleuristes étaient fermés!). La justification annule la demande de pardon. La reconnaissance de sa responsabilité doit être claire : "J'aurais dû m'organiser mieux"

+ des paroles signifiant votre volonté de réparer : quand on a été blessé par un proche dont on attendait l'affection, le doute peut alors s'insinuer sur la qualité de son amour. Parfois les paroles ne suffisent pas. Il faudra plus : "Je sens que mes excuses ne suffisent pas car je t'ai vraiment fait du mal. que puis-je faire pour compenser?" Alors la réconciliation sera complète. La réparation effacera toute trace d'amertume.

+ des paroles affirmant votre volonté ferme de ne pas recommencer : "Je vois bien que mon attitude te cause de la peine. Je voudrais bien changer. As-tu une idée pour que je ne retombe pas dans cette vieille habitude?" Exprimer ce désir de ne pas recommencer et chercher un moyen concret prouvera votre réel repentir. Cela pourra également effacer un éventuel sentiment d'insécurité ou d'abandon chez l'offensé.

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POURQUOI EST-CE SI DIFFICILE DE DEMANDER PARDON?

nous vivons dans une culture de la réussite, de la compétition, marqués par un esprit de domination. Demander pardon peut être considéré -bien à tort- comme une faiblesse. Or il faut bien du courage pour demander pardon; il est bien plus facile de se taire.
reconnaître qu'on a troublé la relation demande une bonne sécurité intérieure... : "J'ai mal réagi, mais cela ne remet pas en cause le fait qu'on puisse m'aimer"
...et une capacité à assumer ses limites sans qu'elles mettent en danger l'estime de soi et la confiance en soi
la peur d'être rejeté ou d'essuyer un refus peut aussi faire blocage.

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ET ENFIN...PARDONNONS (suite à venir...)

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